Empathie

nom féminin


Empathie est un dérivé des mots grecs « em » ( à l’intérieur) et « pathos » (ce qui est éprouvé). On retrouve ce suffixe « pathie » dans d’autres termes : antipathie, sympathie, myopathie…
Ce concept d’empathie a été inventé en Allemagne par le philosophe Robert Vischer en 1873 sous la forme « Einfühlung », qui signifie littéralement ressenti de l’intérieur. Il concerne alors le domaine esthétique et désigne la capacité d’une personne à saisir le sens d’une œuvre d’art.
Dans le langage commun, ce terme désigne la compétence d’un individu à se mettre à la place de l’autre. C’est l’aptitude plus ou moins développée à comprendre les émotions, les croyances d’autrui. Son contraire est l’apathie, l’incapacité de ressentir une émotion.
Poursuivant son chemin de concept, l’empathie s’est retrouvé utilisé dans le domaine de la philosophie, notamment dans la tradition phénoménologique, qui a contribué à lui donner les prémices de son acception actuelle. Pour Theodor Lipps en effet, l’empathie est l’appréhénsion immédiate de l’affectivité d’autrui. Au cours du XX ème siècle nombreux sont les théoriciens des sciences humaines qui vont reprendre cette définition pour l’approfondir et la remodeler : Karl Jaspers, Sigmund Freud… Mais c’est à Carl Rogers qu’on peut attribuer la genèse de la définition qui s’approche le plus celle de notre usage courant. Faire preuve d’empathie selon lui, c’est être capable de saisir les schémas internes et les composantes émotionnelles de quelqu’un d’autre et de les comprendre comme si l’on était cette autre personne. Aujourd’hui cette approche fait débat : la psychologie mais aussi la neurologie se sont emparées de cette notion problématique.

De part les mécanismes qu’elle met en œuvre tels que décrits par Rogers, l’empathie semble proche de la sympathie, de la compassion ou encore de la contagion émotionnelle. Or, il n’en est rien. L’empathie est définie aujourd’hui dans les sciences humaines comme une aptitude intellectuelle à comprendre l’autre mais elle exclue les sentiments personnels. Donc,je suis capable de me représenter la tristesse lorsque je vois quelqu’un qui en souffre mais je ne ressens pas pour autant forcément la même émotion que lui. Je ne me sens pas plus proche de lui d’un point de vue affectif et cette compréhension de son émotion ne fait pas naître chez moi de sentiment particulier ou même une envie d’agir. L’empathie est simplement la capacité de percevoir les états mentaux de l’autre, elle n’est pas la tendance à s’en préoccuper. Maintenant que nous avons strictement défini ce qu’est l’empathie, il convient d’étudier son origine.

Nombres d’auteurs s’interrogent sur les bases de l’empathie. Est-elle innée ou acquise chez les individus ? Peut-on la développer ou est-elle strictement figée ?
L’éthologie a prouvé que les animaux, notamment les mammifères et les oiseaux, étaient eux-aussi capables d’empathie. Ce qui fait pencher la balance du côté de l’inné. D’autre part, les recherches récentes en neurologie ont prouvé l’existence de neurones miroirs. En effet, grâce à la technique de l’Imagerie par Résonance Magnétique , les scientifiques ont démontré que, lorsqu’on présente à des personnes des images de quelqu’un confronté à la douleur, un tiers des personnes ressentent une douleur au même endroit de leur corps, et que deux tiers sont perturbées sans ressentir elles-mêmes la souffrance. Il apparaît donc que nous sommes prédisposés à ressentir certaines émotions touchant les autres, de façon à nous prémunir contre les actions dangereuses. Ainsi quand je vois que quelqu’un a mal, je comprends qu’il a mal, je retiens la situation dans laquelle il a souffert et si elle se présente à moi, je ferais attention. Instinct de survie, quand tu nous tiens…
Autrement dit, chacun est capable d’éprouver des émotions en miroir de celles ressenties par autrui grâce à l’action des neurones miroir, qui fonctionnent aussi pour le dégout, le toucher, la peur…
Ainsi, l’empathie a des bases neurophysiologiques et elle apparaît chez le bébé dès la deuxième année, sauf dans le cas de troubles envahissants du développements comme chez les autistes. Elle fait appel à des mécanismes dans le cerveau : la capacité de ressentir les émotions des autres, qu’on appelle « empathie émotionnelle », et la capacité à comprendre leurs intentions, nommée « empathie cognitive ».
Pour certains théoriciens, l’empathie peut aussi être comportementale. C’est l’“effet caméleon” que l’on observe lorsque deux individus sont en interaction. Il arrive souvent que l’une d’elles se mette inconsciemment à adopter les gestes et postures de l’autre. Cela serait particulièrement vrai lorsque ces personnes sont proches d’un point de vue affectif.
Ce qui distingue l’homme de l’animal, c’est que l’être humain peut, à partir de cette première base identificatoire commune, pousser plus loin son développement. Il est en effet confronté à une grande diversité d’interactions individuelles, qui l’amènent à des apprentissages continus
Ce pourquoi l’empathie est qualitative et différente selon chaque individu. Elle est également quantifiable par des tests psychologiques. Un manque d’empathie conduira à un déficit d’intelligence sociale et au diagnostic de personnalité antisociale (anciennement nommé « psychopathe »). Ce sont ces personnes qui ont un important manque d’empathie émotionnelle, pour qui il est donc très difficile de ressentir l’état émotionnel d’une autre personne, tout particulièrement la tristesse et la peur.

Enfin, on peut noter que l’empathie a fait récemment irruption dans le domaine du management. On trouve nombre de programmes de formations destinées à entraîner les capacités empathiques afin de s’en servir à des fins commerciales. Le principe ? Je comprends l’état d’esprit de l’autre et sa façon de réfléchir, ainsi je peux lui vendre plus facilement le produit susceptible de l’intéresser, en employant les procédures correspondantes à son style émotif et cognitif
Cynique, vous avez dit cynique ? Non, marchand. En tout cas, cela prouve que l’empathie, même si elle se fonde sur l’inné, est bien une compétence sociale que l’on peut développer..à toutes fins utiles, selon les valeurs de chacun !





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