Antonyme

substantif masculin


Étymologiquement, ce substantif masculin vient du grec ancien « anti » et « onoma ». On peut le traduire littéralement comme « contre nom ». Un antonyme est donc un terme de sens contraire à un autre. Il s’oppose au mot « synonyme ». Ce terme apparaît en 1866 sous la plume de Proudhon dans la rédaction du Larousse du XIXème siècle : « Chaque mot d’une langue a son contraire ou son antonyme ». Il est principalement utilisé lors des leçons de grammaires en français (mais si, rappelez-vous!) lorsqu’on étudie les relations sémantiques, et de façon plus approfondie dans le domaine de la linguistique où il fait office d’objet d’étude.

Comme les autres relations sémantiques ( homonymie, synonymie…), l’antonymie se retrouve dans toutes les langues. Comment former des antonymes ? D’un point de vue lexical, un mot et son antonyme sont obligatoirement de même nature grammaticale. Pour certains mots de la langue française, il est très aisé de fabriquer leurs antonymes. Il suffit juste de leur apposer l’un des préfixes tels que « dé », « anti », ou encore « in ». Ainsi, confortable est le contraire d’inconfortable, démesuré celui de mesuré, anticonstitutionnel celui de constitutionnel… De la même façon, on peut former des antonymes avec les suffixes « phile et « phobe », mais ils sont plus rares dans la langue. On trouve aussi des antonymes lexicaux formés par des mots simples comme jeune/ vieux.

Les linguistes s’occupant d’antonymie lexicale ont coutume de les classer en trois catégories distinctes : les antonymes ayant une relation d’antonymie stricte, contradictoire ; les antonymes ayant une relation gradable, et enfin les antonymes ayant des relations réciproques.

La première caractéristique de deux termes liés par une relation d’antonymie stricte, c’est leur opposition. Si l’on décrète qu’un canapé est inconfortable, il ne peut pas être en même temps confortable. Quelqu’un qui est mesuré dans son comportement ne commettra pas d’actes démesurés. Quelqu’un qui est vivant ne peut pas être mort. Non, les zombies n’entrent pas en ligne de compte…
Les deux termes sont dit incompatibles. Pour ce type de relations d’antonymie, on parle de relation contradictoire car l’affirmation de l’un équivaut à la négation de l’autre et réciproquement. C’est la relation d’antonymie la plus fréquente. Il n’y a pas de troisième voie possible : par exemple, tout nombre est pair ou impair. L’un des termes exclut l’autre.

Cependant, cette caractéristique d’incompatibilité ne peut servir à elle seule à définir l’étendue de l’antonymie. Ainsi, camion et fourchette appartiennent bien a la même classe grammaticale, et sont bien incompatibles mais ne sont pourtant pas en relation d’antonymie. Aussi étonnant que cela puissent paraître, deux mots doivent d’abord se ressembler pour qu’on puisse ensuite les différencier.
Ce pourquoi il est nécessaire de faire entrer en jeu un repère fondamental pour qualifier et catégoriser l’antonymie : celle d’axe thématique.

Les linguistes parlent d’ « axe » ou de « domaine » , ce qui équivaut peu ou prou à la notion de champ lexical. Comme on l’a vu avec l’exemple du camion et de la fourchette, pour considérer deux termes comme contraires, il faut que ceux-ci soient en relation thématique. Voyons quelques uns des axes déterminés en sciences du langage. On trouve :

– les qualités : gentil/méchant, bon/mauvais, vite/lentement ;
– les quantités : majorité/minorité, court/long, peu/beaucoup ;
– les appréciations : vérité/mensonge, avoir raison/avoir tort ;
– les états : dormir/veiller, sommeil/veille ;
– les changements d’état : embellir/enlaidir ;
– les actions : monter/descendre ;
– les changements d’action : s’arrêter/se mettre en marche ;
– les relations spatiales : entrée/sortir, présent/absent, devant/derrière, en bas/en haut ;
– les relations temporelles : commencement/fin, tôt/tard, avant/après, toujours/jamais

Grâce à l’introduction de la notion d’axe, il est possible de déterminer une autre relation d’antonymie moins évidente : les antonymes gradables. Ce sont ceux qui comportent deux termes, avec un ou plusieurs termes intermédiaires. Ils ne sont pas mutuellement exclusifs comme dans la relation d’antonymie stricte. Autrement dit, ils ne se présentent pas comme deux termes d’une alternative binaire. Au contraire, une troisième voie peut être trouvée ainsi qu’une gradation. Du point de vue de la morphologie, ils peuvent être exprimés à l’aide de la structure « ni…ni » ou par l’emploi du superlatif ou du comparatif. Sur l’axe de la température, on trouvera par exemple les termes : brûlant – chaud – tiède – frais – froid – glacial. On peut ainsi dire d’une boisson qu’elle est plus ou moins chaude, très froide, ou ni chaude ni froide Alors qu’il est impossible de dire d’une personne qu’elle est plus ou moins mariée, ou très célibataire.

Utiliser des termes gradables dans une phrase implique toujours une évaluation et par conséquent une comparaison. Qu’elle soit explicite, comme dans les formulations suivantes: “Paul est plus gros/maigre que Pierre”, “il monte/il descend” ; ou bien implicite. Ainsi, si un Tahitien dit qu’“il fait chaud”, cela ne renvoie pas à la même notion de référence de chaleur que la même idée reprise par un habitant de l’Islande…

Enfin, la troisième catégorie que distingue les linguistes est celle formée par les antonymes en relation de réciprocité. Ce sont des termes qui impliquent deux faits complémentaires mais inversés. Par exemple : père/fils ; vendre/acheter…
Dans les relations réciproques, on peut donc inverser le « sujet » et « l’objet » : Si Bob a vendu un citron à Max, alors Max a acheté un citron de Bob.

Voilà, nous en avons terminé avec cette étude linguistique de l’antonyme. Et pour parfaire vos connaissances je ne saurais que trop vous recommander d’aller dans votre grenier retrouver vos anciens manuels de grammaire empoussiérés et de vous y replonger afin d’accroître votre vocabulaire ! Les puristes préféreront quant à eux la lecture intégrale d’un bon gros dictionnaire d’antonymes. Bon courage !





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