adjectif
« C’est-à-dire, on va vous parler franchement M.Preskovic, comme on ne vous voyait plus dans l’immeuble, on pensait que vous étiez décédé », déclarait M. Mortez dans Le Père Noël est une ordure. Ce à quoi le susnommé répondait : « Oh, vous êtes caustique ! Non je suis pas décédé, j’ai pris travail de nuit. » Peut-être vous êtes-vous déjà demandé ce que signifiait ce terme dans cette réplique devenue culte ?
« Caustique » s’emploie majoritairement en tant qu’adjectif qualificatif. Emprunté au latin classique causticus « qui brûle, qui corrode », il désigne avant tout une substance qui va avoir pour effet de brûler, de détruire les tissus organiques. L’exemple le plus connu est certainement la soude caustique : grâce à ses propriétés, elle va « ronger » les matériaux avec lesquels elle entre en contact, d’où son usage pour décaper des peintures ou déboucher des canalisations.
Par extension, « caustique » désigne une forme d’humour mordant maniant le sarcasme et l’ironie pour faire sauter le vernis des conventions sociales. Là encore, on retrouve sous sa forme figurée le côté « décapant » et acerbe de ce trait de caractère pouvant parfois être blessant. Cet exemple tiré du film C’est arrivé près de chez vous en est la parfaite illustration. Ben explique aux journalistes présents comment fabriquer un cocktail nommé « le petit Grégory » : « Une larme de gin… Une rivière de tonic… Et ensuite la petite victime… Composée d’une petite olive, d’un petit morceau de sucre et d’un petit bout de ficelle… Et nous avons le petit Grégory ». Inspiré d’un fait divers tragique, ce trait d’humour caustique rit de manière grinçante événements dont il n’est pas jugé convenable de se moquer.
Le terme « caustique » peut également se rencontrer sous la forme d’un substantif féminin, mais son usage est limité au domaine de la physique optique dans laquelle une caustique désigne une réfraction de rayons lumineux sur une surface. Mais là encore, le point de convergence de ces rayons étant l’endroit où ils sont les plus ardents, les plus brûlants on retrouve le sème de la sensibilité malmenée qu’elle soit physique… ou morale…